Sora fixait le plafond. Emmêlé dans ses draps après un sommeil agité, ses grands yeux ouverts n'avaient rien d'autre à faire que de contempler le plafond pâle de sa chambre. Il respirait si peu qu'il avait l'impression de dormir encore. Mais non, il était bien éveillé. Et c'était dommage. Avec un soupir résigné, le jeune homme se tourna et s'aplatit sur son lit, prenant son oreiller entre ses bras. Il ne pouvait pas fermer les yeux, aussi se contentait-il de fixer le mur, cette fois-ci. Il ne pouvait résolument pas supporter l'idée de se défaire du confortable nid au sein duquel sa frivole personne nichait tel un Kangourex dans la poche tendre de sa mère. Il aurait été incapable de dire depuis quand il n'avait pas ressenti une telle impression, un tel sentiment de quiétude à la fois fiévreuse et mélancolique. Probablement depuis qu'il avait quitté à la hâte, quelques semaines plus tôt - en vérité, une seule - le foyer familiale de Citrômielle, pleinement aveuglé qu'il était par sa fougue à l'égard de son audacieux objectif. Voilà plusieurs jours déjà qu'il battait les campagnes de Kuri à toute allure, se préservant tant bien que mal des champs de Pokémons sauvages qui régissaient les routes, dormant à la belle étoile et débattant chaque bouchée dans les villes et villages dans l'optique d'atteindre le plus rapidement possible le célèbre trou de Bourg-en-Bière, point de départ de tout bon dresseur qui se respecte. Il soupira à nouveau, avant de fermer les yeux ; il avait conclut que quelques minutes de plus ne tueraient personne, sachant que c'était proprements ces mêmes quelques minutes qui avaient décidé de le porter sur les impitoyables routes de la contrée. D'autant plus que la situation s'y prêtait puisqu'un calme délicieusement oppressant régnait sur la pièce. Un silence parfait, reposant...
Il redressa la tête comme s'il souffrait d'une quelconque insuffisance de l'audition et demeura ainsi quelques instants, parfaitement immobile, comme pour mieux entendre. Quelque chose clochait, il n'aurait été capable d'affirmer alors quoi, toutefois, il en était convaincu. Cepednant, seul l'immuabilité du silence lui répondit d'abord, sourde et cruelle dans son ignorance. Alors qu'il s'apprêtait à se lever, une puissante main vint violemment plaquer son visage face contre-terre, enfouissant avec force sa mine dans l'indolence de son coussin. La respiration coupée, il se vit rapidement céder à la panique et, s'aidant de ses bras, il repoussa misérablement de toutes ses forces la pression exercée sur la haut de son crâne. Il se trouvât que celle-ci céda, non, mieux que cela, elle avait entièrement disparue et, tandis qu'il soulevait à nouveau la tête pour chercher la présence d'un quelconque agresseur, une forme bleue seyant à son côté se détacha sur le blanc délavé du lit. Aozora, son carapuce, le contemplait d'un oeil crédule, un sourire béat, folâtre et grossi d'euphorie fichant sur ses lèvres, à la manière d'un espiègle Capumain satisfait de sa propre malice. Le jeune garçon, anéanti, se résigna avant de sortir du lit, sans manquer, au passage, de porter une bourrade amical au Pokémon.

« Très bien, je vois que je peux toujours autant compter sur toi pour me reposer... »lança-t-il dans un sanglot éxagéré.

Comme pour toutes réponses, le sourire du batracien à carapace s'élargit plus encore et il désigna d'une patte insouciante l'heure du réveil, devinant la mine interrogatrice de son dresseur. Ce dernier lui souria avant de marmoner d'une voix encore foncée par le sommeil qu'il pouvait en revanche effectivement compter sur lui quant il s'agissait de se mettre en route. Il s'habilla sans se presser, profitant des dernières bribes de chaleur coincées dans les replis de l'atmosphère. S'armant de son regard le plus décisif, après avoir sommairement empaqueté ses affaires et rendu la clé de sa chambre, il franchit finalement la porte de l'auberge d'un pas déterminé, à l'exacte image de dizaines de jeunes dresseurs qui, chaque jour quittent l'étroit blaide pour se lancer sur le périple océanique de leur vie. L'importance accompagnait de la même manière l'élan prononcé du jeune homme, abstraction faite que lui allait en sens inverse. En d'autres termes, il se rendait précisément à Bourg-en-Bière et c'était la dernière ligne droite, le seul dernier obstacle qu'était la Route 1 qui le séparait encore du fameux patelin, sans quoi, il était parvenu jusque là sans essayer encore le moindre combat - il était malheureusement conscient de la différence de niveaux qui régentaient les dissemblables régions de Kuri, et en avait fait, en outre, la douloureuse expérience quelques temps plus tôt.

L'air glacial aux aurores lui mordit les joues, ce fut néanmoins d'un pas régulier qu'il entreprit sa journée, fidèlement talonné par Aozora. Rapidement, l'austère sentier s'effaça face aux champs de houblon et aux hautes herbes en tout genre qui s'étendaient à perte de vue dans des proportions aussi démesurées que décourageantes. Cela ne suffit néanmoins pas à entamer son moral, ni au Carapuce. Il lui semblait que plus rien ne pouvait les décourager après ce qu'ils avait enduré, qu'ils en avaient vu des vertes et des pas mûrs et que, dans leur endurance, ils avaient acquis un formidable sommet de persévérance. Plus rien ne leur était infaisable ou impossible, tout leur était accessible ; ils marcheraient tant qu'il le faudra. La seule chose que Sora redoutait encore au fond, trouvait son incarnation dans les confrontations avec des Pokémons sauvages. Le premier qu'il avait essuyé avait été cuisant pour lui autant que pour Ao' et, depuis, une certaine appréhension les en préservaient, inconsciente et instinctive. La seule conclusion qu'il avait pu en tirer était de tout bonnement commencer par - comme bien des gens le diraient avec une conventionnalité faussement mesurée - le commencement.
Il lui sembla progresser dans les hautes herbes vingt minutes durant avant qu'il ne decidât, brusquement, de s'arrêter. Net. Sora scruta tout autour de lui, le regard attentif, alors qu'il sentait le Carapuce maladroitement se heurter à sa jambe. Les pâturages s'élevaient jusqu'à atteindre une tête de plus que le garçon et, lorsqu'il levait le menton, les cimes pointues paraissaient transpercer l'immuabilité des nuages. En un sens, cette vision avait quelque chose d'à la fois, paradoxal et sublime dans l'image renvoyé. Mais soudain, il se souvint pourquoi il s'était immobilisé et un frisson le parcouru. Vous savez, à force de voyager en compagnie de la crainte, il se trouve qu'en définitif, c'est vous qu'elle sera le premier à dévorer et, l'unique moyen pour prévenir d'une telle fatalité, c'est de la prendre de court, la bloquer ferme dans son fâcheux élan et de lui découvrir son mensonge aussi fourbe et absurde qu'il soit. Et c'était exactement ce que venait de faire le gamin : Les bruissements de pas précipités et suspect lui venaient de sa gauche et il s'y plongea sans autre forme de procès, aussi bien qu'un Wattouat plongerait dans la gueule béante d'un Aligatueur... Et il buta. Ou, tout du moins, quelque chose le percuta suffisamment fort pour pour l'envoyer manger du houblon par la racine. Avant même qu'il ait pu se rendre compte de quoi que se soit, Aozora s'était interposé sans la moindre hésitation entre le Pokémon-buteur et lui et un combat s'était engagé...

→ Aozora sauvage lance Charge sur Fouinette Sauvage !
→ Fouinette perd 4 Pv !



→ Fouinette Sauvage lance Clairvoyance !
→ Esquive les attaques physiques durant 2 tours.



→ Aozora sauvage lance Charge sur Fouinette Sauvage !
→ Fouinette esquive l'attaque !



→ Fouinette Sauvage lance Clairvoyance sur Aozora !
→ Aozora perd 2 Pv !

Fouinette semble bien surpris de rencontrer des gens à cette heure, mais il désire s'amuser avec ses adversaires !

Aozora a 31 Pdv !
Fouinette Sauvage a 42 Pdv !